Mamadou Oumar NDIAYE - « Le Témoin » N° 1111 –Hebdomadaire Sénégalais ( JANVIER 2013)
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Officiellement, la France a déclenché l’opération « Serval » pour soutenir l’armée malienne. Mais dans les faits… Eh bien, sur le terrain, cette armée malienne est presque invisible ! Et pour cause, le Mali n’a plus d’armée depuis bientôt dix mois. C’est bien pourquoi, d’ailleurs, l’Union européenne a prévu un financement pour une restructuration de l’armée malienne qui s’est débandée dès les premiers coups de missiles des rebelles touaregs du MNLA (Mouvement national pour la Libération de l’Azawad). Cette restructuration se fera dans le cadre de l’EUTM (European Training Mission in Mali). Mieux, de 400 à 500 instructeurs européens ayant à leur tête le général français François Lecointre doivent justement remettre sur pied cette armée malienne… dont on nous dit pourtant qu’elle est aux avant-postes du combat pour la libération du Nord-Mali occupé par le terroristes islamistes du MUJAO (Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest), d’Ansar Dine et d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ! Voilà donc la France qui vient soutenir une armée inexistante, une armée-Arlésienne dont on parle beaucoup… mais que l’on ne voit guère sur le terrain !
Officiellement, l’armée française intervient au Mali pour soutenir les forces armées ouest-africaines que la Cedeao a décidé de déployer dans ce vaste pays pour l’aider à reconquérir son intégrité territoriale. L’ennui c’est que, jusqu’au moment où ces lignes sont écrites, c’est-à-dire plus de 72 heures après le début du déclenchement de l’opération « Serval », aucun corps expéditionnaire d’un pays africain n’est présent sur le théâtre d’opérations malien. Oh certes, M. Alassane Ouattara, le chef de l’Etat ivoirien, un obligé de la France dont les chars l’avaient installé au pouvoir après que ses hélicoptères eurent bombardé le palais de son prédécesseur, M. Ouattara, donc, en sa qualité de président en exercice de la Cedeao, a pressé les pays africains d’envoyer des troupes à Bamako. Certes mais, pour le moment, la France est seule sur le terrain en train de mener une guerre contre les islamistes qui occupent les deux tiers du Mali. Et pour le moment, il y a déjà 800 soldats français, des avions Rafale, des hélicoptères Puma, des chars etc. Et aucune troupe africaine !
Tout cela pour dire quoi ? Que cette guerre Tout cela pour dire quoi ? Que la guerre déclenchée au Mali en début de semaine, c’est d’abord l’affaire de la France et de son président, M. François Hollande. Lequel, pour gagner ses galons d’homme d’Etat et ne plus nourrir de complexe vis-à-vis de son prédécesseur, qui avait eu sa guerre de Libye et son intervention en Côte d’Ivoire, avait besoin lui aussi de mener sa guerre africaine. Pour la bonne cause, sans doute, mais une guerre quand même. Il y a quelques mois, au lendemain de la visite de M. Hollande dans notre pays et de son fameux discours de Dakar, nous nous demandions dans ces mêmes colonnes : « La France n’a-t-elle donc rien d’autre à offrir à l’Afrique que la guerre ? » La réponse est non, hélas. Marianne n’a plus les moyens financiers de son expansion, ne peut pas faire face économiquement au déploiement de la Chine, des Usa, de la Turquie, de l’Inde etc. Mais fort heureusement, elle est encore une puissance militaire qui, à la moindre occasion, envoie ses avions, ses hélicoptères et ses chars pour faire la guerre en Afrique. On se console de sa puissance perdue comme on peut… En 50 ans, cinquante interventions armées sur le continent, il fallait le faire !
Lorsque les pays africains auront enfin fini de se grouiller, et leurs armées d’effectuer leur montée en puissance au Mali, ils compteront à grand-peine 3300 hommes sur le terrain. La grande France, elle, aura fini de déployer 2500 hommes ! Sans compter ses avions, ses hélicoptères, ses chars… Et l’on viendra nous raconter après ça que la France vient juste pour soutenir les Armées africaines ! Au contraire, ces dernières viendront servir de faire-valoir à une énième guerre de la France sur notre continent. La France dont l’ancien président, M. Nicolas Sarkozy, est responsable de tout le bordel qui se passe actuellement au Nord-Mali, pour avoir bombardé la Libye et tué son ancien « Guide », le colonel Mouammar Kadhafi. Lequel, quoi que l’on puisse lui reprocher, avait su gérer et contenir tous ces terroristes qui ont déferlé sur le Sahel après sa mort. Et après avoir cambriolé les arsenaux libyens. Bien entendu, M. Nicolas Sarkozy n’est plus au pouvoir pour gérer les conséquences du désordre qu’il a créé au Sahel. Malheureusement, son successeur, M. François Hollande, n’est pas parti pour arranger le choses avec son intervention militaire précipitée et d’un autre âge !
Mamadou Oumar NDIAYE
« Le Témoin » N° 1111 –Hebdomadaire Sénégalais ( JANVIER 2013)
Officiellement, l’armée française intervient au Mali pour soutenir les forces armées ouest-africaines que la Cedeao a décidé de déployer dans ce vaste pays pour l’aider à reconquérir son intégrité territoriale. L’ennui c’est que, jusqu’au moment où ces lignes sont écrites, c’est-à-dire plus de 72 heures après le début du déclenchement de l’opération « Serval », aucun corps expéditionnaire d’un pays africain n’est présent sur le théâtre d’opérations malien. Oh certes, M. Alassane Ouattara, le chef de l’Etat ivoirien, un obligé de la France dont les chars l’avaient installé au pouvoir après que ses hélicoptères eurent bombardé le palais de son prédécesseur, M. Ouattara, donc, en sa qualité de président en exercice de la Cedeao, a pressé les pays africains d’envoyer des troupes à Bamako. Certes mais, pour le moment, la France est seule sur le terrain en train de mener une guerre contre les islamistes qui occupent les deux tiers du Mali. Et pour le moment, il y a déjà 800 soldats français, des avions Rafale, des hélicoptères Puma, des chars etc. Et aucune troupe africaine !
Tout cela pour dire quoi ? Que cette guerre Tout cela pour dire quoi ? Que la guerre déclenchée au Mali en début de semaine, c’est d’abord l’affaire de la France et de son président, M. François Hollande. Lequel, pour gagner ses galons d’homme d’Etat et ne plus nourrir de complexe vis-à-vis de son prédécesseur, qui avait eu sa guerre de Libye et son intervention en Côte d’Ivoire, avait besoin lui aussi de mener sa guerre africaine. Pour la bonne cause, sans doute, mais une guerre quand même. Il y a quelques mois, au lendemain de la visite de M. Hollande dans notre pays et de son fameux discours de Dakar, nous nous demandions dans ces mêmes colonnes : « La France n’a-t-elle donc rien d’autre à offrir à l’Afrique que la guerre ? » La réponse est non, hélas. Marianne n’a plus les moyens financiers de son expansion, ne peut pas faire face économiquement au déploiement de la Chine, des Usa, de la Turquie, de l’Inde etc. Mais fort heureusement, elle est encore une puissance militaire qui, à la moindre occasion, envoie ses avions, ses hélicoptères et ses chars pour faire la guerre en Afrique. On se console de sa puissance perdue comme on peut… En 50 ans, cinquante interventions armées sur le continent, il fallait le faire !
Lorsque les pays africains auront enfin fini de se grouiller, et leurs armées d’effectuer leur montée en puissance au Mali, ils compteront à grand-peine 3300 hommes sur le terrain. La grande France, elle, aura fini de déployer 2500 hommes ! Sans compter ses avions, ses hélicoptères, ses chars… Et l’on viendra nous raconter après ça que la France vient juste pour soutenir les Armées africaines ! Au contraire, ces dernières viendront servir de faire-valoir à une énième guerre de la France sur notre continent. La France dont l’ancien président, M. Nicolas Sarkozy, est responsable de tout le bordel qui se passe actuellement au Nord-Mali, pour avoir bombardé la Libye et tué son ancien « Guide », le colonel Mouammar Kadhafi. Lequel, quoi que l’on puisse lui reprocher, avait su gérer et contenir tous ces terroristes qui ont déferlé sur le Sahel après sa mort. Et après avoir cambriolé les arsenaux libyens. Bien entendu, M. Nicolas Sarkozy n’est plus au pouvoir pour gérer les conséquences du désordre qu’il a créé au Sahel. Malheureusement, son successeur, M. François Hollande, n’est pas parti pour arranger le choses avec son intervention militaire précipitée et d’un autre âge !
Mamadou Oumar NDIAYE
« Le Témoin » N° 1111 –Hebdomadaire Sénégalais ( JANVIER 2013)